• C’est un de mes dessin qui n’a rien à voir avec ce texte, mais que je trouvais joli


    Elle avait été choisie, elle allait aller à l’Assemblée ! Dans sa tête se mêlaient les émotions. Joie, fierté, peur, questionnement… À ses côtés, Aile d’Or bondissait de joie.

    Griffe d’Ortie viens la rejoindre et lui dit doucement :

    « Alors es-tu heureuse ? Va donc te reposer je te réveillerai avant de partir car l’Assemblée se déroule à minuit. »

    Aile de Lune la remercia en silence, toujours aussi incrédule, et alla se coucher dans son nid de bruyère. Puis elle plongea dans un sommeil sans rêve.

     

    Elle se réveilla à l’heure prévue sous les coups de pattes de sa sœur surexcitée. Elle grommela un bref « j’arrive » et s’étira. Après avoir rejoint le groupe qu’il n’attendait qu’elle, Elle se mit en route. Il faisait si froid que des nuages de vapeur s’échappaient de sa bouche. Elle tenta de se coller à Aile d’Or mais celle-ci était si enthousiaste qu’elle déblatérait tout ce qui lui passait par la tête :

     « Tu te rends compte ! On va aller à l’Assemblée ! On va rencontrer les autres Clans ! Tu crois qu’on aura le droit de se parler ? Et tu penses que… »

    Non. Impossible de marcher dans ces conditions sans devenir sourde. Elle fila en trottinant vers la tête du cortège et demanda au chef s’il était possible d’accélérer à fin de se réchauffer un minimum. Celui-ci refusa car il ne fallait pas arriver trop tôt. Selon lui : « Les autres Clans, et surtout pendant cette saisons où cela donne mauvais caractère, détestent l’idée d'être  attendus. De plus ce sera pire d’attendre sans bouger et de geler sur place que d’y aller plus lentement et d’avoir légèrement moins froid. » Moins pire,, moins pire… Cela reste à prouver. Elle était frigorifié ! Malgré tout elle ne protesta pas et continua d’avancer en silence.

    Enfin, après un voyage qui paru durer des heures, le groupe arriva à la lisière de son territoire. Là, de l’autre côté de la frontière, se dressait un arbre majestueux qui semblait aussi haut que la montagne à côté. Il était si grand et si imposant ! Ils arrivèrent en même tant que le Clan de l’Ile dont le chef était étrangement couvert de cicatrices. Étonnée elle questionna son mentor. Griffe d’Ortie lui expliqua : 

    « C’est Lune de Sang. S’il est ainsi c’est, on raconte, à cause d’un blaireau qu’il a réveillé lorsqu’il était chaton. Si tu regardes bien derrière lui, l’autre chat c’est son frère mais aussi le lieutenant du Clan, Œil de Lion. Lui aussi a été blessé mais cela se voit moins. Tu remarques aussi, à côté du lieutenant, un chat à trois pattes. Celui-là a eu moins de chance avec le blaireau. C’est le guérisseur. Il se nomme Coeur Brisé. Heureusement pour eux, ils ont tous survécu. Néanmoins c’est une leçon pour tous. Ne t’approche jamais seule d’un blaireau.

    - Je ne peux rien te promettre, fit timidement l’apprentie. Cette rencontre était sûrement dû au hasard. La seule chose que je peux te promettre c’est de toujours bien faire attention en présence de blaireaux. »

    Rassurée, la grande chatte brune s’en alla. Un peu perdue, Aile de Lune chercha sa sœur du regard. Mais celle-ci la trouva avant que l’apprentie argentée ne puisse tourner la tête. La rouquine lui miaula en sautillant de joie :

     « Tu viens ? Allons voir les autres apprentis ! »

    La novice soupira, elle se demandait d’où venait l’énergie de sa sœur. À moitié tirée par la queue, elle la suivie en rouspétant dans ses moustaches. Les deux sœurs se dirigèrent alors vers un groupe d’apprentis des autres de l’Ile et du Sommet, qui venait d’arriver. À leur approche, tous se turent et se tournèrent vers elles. Un petit chat gris-bleu aux longs poils s’approcha alors et dit d’un ton amical :

     « Enchanté ! Moi c’est Aile de Coquillage, et voici mon frère Aile d’Epine, ainsi que ma sœur , Aile Grise, fit il en désignant de la queue un chat brun au pelage bourré d’épis et une petite chatte gris perle. On vient du Clan du Sommet.

    - Moi c’est Aile d’Ecailles, continua un chat plus grand, dont le pelage noir était constellé de traces rousses. Et lui, c’est Aile Enflammée, ajouta l’apprenti en montrant un chat roux foncé aux yeux ambrés. Nous venons du Clan de l’Ile.

    -Ravie de faire votre connaissance, miaula Aile d’Or. Je me nomme Aile d’Or et voici ma sœur Aile de Lune.

    - Et nous venons du Clan de la Bruyère, rajouta la nommée. »

    Une fois les présentations faites, les novices sympathisèrent immédiatement. Les discussions allaient de bon train. Mais tous les chats présents au pied du Séquoia se turent à l’arrivée du Clan des Feuilles. En effets, certains guerriers possédaient encore des traces de combat et avançaient en foudroyant du regard chaque membres du Clan des deux sœurs. Lune de Rose lança simplement un regard noir et froid à Lune de Renard, qui le lui rendit. Les quatre chef grimpèrent sur les premières branches et s’installèrent. Lune de Givre, une grande chatte blanche et élancée, commença :

     « Tout d’abord, merci de votre présence et bienvenue à cette Assemblée. Nous remercions aussi nos Ancêtres, qui veille sur nous depuis la Toison Argentée. Le Clan du Sommet se porte bien. Le froid ne nous fait guère de mal et j’ai la joie d’annoncer la naissance de chatons de Prunelle de Saphir. Patte de Chêne, Patte d’Ambre et Patte Rousse se portent a merveille et nous prions pour que ce soit cela longtemps. 

    Les chats présents clamèrent le nom des nouveaux nés, puis Lune de Givre repris ´

    - Lune de Sang, je te laisse la parole.

    -Merci, miaula le vieux matou. Le Clan de l’Ile va bien aussi, et comme la rivière n’a pas gelée, le poisson est abondant. Nous célébrons l’entrée de Pelage Luisant dans le rang des anciens. Il fut un bon guerrier, aussi courageux que fort, mais l’âge l’a rattrapé. Nous le remercions pour ses services en espérant que sa retraite sera paisible. A toi Lune de Rose.

    La cheffe brune feula :

    -Notre Clan se porte à merveille, malgré quelques vol de gibier. Qu’as tu a répondre à cela, Lune de Renard ?

    - Mon Clan est innocent, répliqua leur meneur. C’est plutôt le votre, le fautif ! Nous vous avons surpris sur notre territoire dans le but de nous attaquer !

    Au pied de l’arbre, les chats des deux autres clans poussèrent des cris étouffés. Attaquer un autre Clan n’était pas loyal, et même dénigrant !

    - Nous voulions vous donner une leçon ! Mais on peut vous en donner une autre si vous voulez, menaça avec un sourire cruel la chatte menue. »

    Partout dans l’Assemblée, des griffes sortaient et des pelages se hérissaient. Alors que tous étaient près à se jeter l’un sur l’autre. Aile de Lune remarqua que le vent se levait. Personne n’attaquait, attendant le signal de son chef, mais les feulements couvraient les bruits des aiguilles qui s’agitaient. La brise s’amplifiait de seconde en seconde et bientôt, ce fut presque une tempête. Des nuages obscuraient la Lune dont la clarté était nulle. Le mistral faisait mugir le Séquoia, et l’arbre se balançait dangereusement. Des brindilles et des aiguilles pleuvaient sur l’assemblée de chats qui les remarquaient à peine. Mugissement se transforma en rugissement. Alors quelqu’un hurla :

     « Le colosse se réveille ! Nous l’avons énervé ! »

    Cela fit taire tous les guerriers. Tous se regardèrent, et, penauds, se recroquevillèrent en murmurant :

     « C’est le châtiment divin, nous sommes condamnés ! »

    Aile de Lune était confuse. Qui était donc ce Colosse que tous craignait ? En jetant un regard à sa sœur, elle vit que la rouquine était aussi perdue qu’elle. Puis le vent se tut et Lune de Sang pris la parole :

     « Cet incident n’aurait pas dû avoir lieu, le Dieu l’a dit. Lune de Renard, si vols il y a, ils devront cesser. Si ce n’est pas vous, alors vous devrez en trouver le coupable. Lune de Rose, avant d’attaquer, il faut parlementer. Que cela ne se reproduise plus.

    Le pelage de l’apprentie se hérissa une instant. Non mais pour qui il se prenait, ce sac à puce ! Il sermonnait son chef comme s’il était un chaton turbulent. Puis elle se repris. Lune de Sang savait sans doute ce qu’il faisait, et son grand âge obligeait le respect. Mais tout de même…

    - Que ce moment soit oublié, mais ne recommence pas. Reprenons l’Assemblée, miaula-t-il plus calmement, tout en jetant un regard inquiet vers le ciel où les nuages commençaient à partir. Lune de Rose, autre chose ?

    - Non, mon Clan se porte bien, maugréa la reine. Vas-y Lune de Renard.

    - Le Clan de la Bruyère va bien. Perle de Nuit attend une nouvelle portée de chatons et deux chattes ont rejoint le rang d’apprenties. Aile de Lune et Aile d’Or.

    Comme pour les chatons, on clama leurs nom. Mais l’apprentie argentée remarqua bien vite que c’était des cris forcés et sans enthousiasme. Triste, elle soupira. Cela n’aurait pas dû se passer ainsi ! De plus, il restait encore une nouvelle douloureuse à annoncer.

    - Hélas, continua le chef roux, un guerrier à rejoint le rang de Ancêtres. C’est avec tristesse que j’annonce la mort de mon bien-aimé frère Croc de Serpent, est mort d’une maladie inconnue. Il nous manquera beaucoup, et notre Clan se souviendra longtemps de lui.

    -Toute mes condoléances, murmura Lune de Givre. Pourrais-tu nous parler de se mal, afin que nous tentions d’en trouver le remède et nous en prévenir ?

    - Je…je pense que je vais m’en charger, miaula timidement une voix qui se révéla être celle d’Oeil de Blaireau. C’est une maladie étrange, qu’il a attrapé en prenant froid, je pense. Il s’est d’abord mis à tousser, puis a pris de la fièvre. Il a fini par se fatiguer, puis est mort. Mes traitements ont été inutiles. Ils calmaient seulement fièvre, toux et douleur un moment.

    - Étrange, fit Lune de Sang. Deux cas pareil s’était produits, la Saison Froide derrière. Cœur Brisé n’avait non plus rien pu faire. Cette maladie avait aussi atteint d’autres guerriers mais moins intensément. Cela avait pu être soigné. Mais qu’elle est cette maladie ? »

    Soudain Ailé de Lune hurla, et toutes les tète se tournèrent vers elle. Si elle avait crié, c’était car sous ses pattes, quelque chose sortait de terre. On aurait dit des plantes. Quatre pousses pour être exact. Elles grandirent en un instant, comme attitrées par la Lune qui les éclairaient. Que ce passait il ? Soudain encore, comme tombée du ciel, un chatte apparut à côté des pousses fraîchement sorties. Dans l’assemblée, un chat cria. Mais l’inconnue au pelage luisants d’étoiles ne dit rien et déclara solennellement :

     « Je suis Ombre de Cataire, et cette plante porte mon nom. C’est aussi la seule capable de guérir le mal qui vous frappe. Il suffit de la consommer à petite dose, et la maladie s’envolera.

    - D’où viens-tu ? Dit hardiment Aile d’Or, sans se soucier des regards noirs et inquiets que lui lançaient les autres. Tu semble bien connaître cette chose qui a tué des nôtres.

    - Tu est bien insolente, jeune chatte, et cela me plait. Je répondrait donc à tes questions. Vous le voyez bien, je viens de la Toison Argenté, d’un endroit qui jadis se nommait le Clan des Étoiles. Et avant encore, d’un Clan qui se fut nommé le Clan du Vent. Je suis d’ailleurs une des rares morts à avoir survécu au Second Périple.

    Si je connais ce mal ! J’étais guérisseuse avant, et cette herbe était la seule solution au mal que nous nommions alors le mal vert. Lune de Sang, tu disais que certains étaient moins atteints, c’est car ils avaient le mal blanc. Je n’irai pas trop loin, miaula-t-elle d’un ton alors malicieux. Je ne voudrais pas vous endormir. J’expliquerai le reste à vos guérisseur lors de leurs réunion. Il y a quatre pousses, une par Clan, servez vous, et faites en bon usage. Bien au revoir ! »

    Tous les chats rester là, abasourdi et gueule bée. Celle qui venait de se volatiliser était bien étrange. Aile de Lune se demanda un instant si toutes les Assemblées étaient aussi… surnaturelles. Lune de Givre pris alors la parole :

     « L…l’assemblée est close, je crois. Je pense que les guérisseurs peuvent rester pour étudier la plante. Que votre nuit soit douce, et votre retour sans encombres.

    Après l’au revoir, tous partirent. Vraiment, quelle drôle de soirée…

    Chapitre 3


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